Il y a un an, je commençais à travailler le clip de la chanson « Les Mutations ». Ce sera un titre important de l’album. Pour le moment, elle occupe la place n° 10 parmi les 12 titres.
A l’origine, ce devait être un histoire de loup-garou. Les paroles évoquent en effet cette créature mythique, homme le jour, loup la nuit.
Une première journée de tournage en octobre 2019 m’avait entraîné dans les recoins de la vieille ville d’Arras et dans ses environs : au Mont Saint Éloi ainsi qu’au bois de Maroeuil en particulier.
Une autre journée de tournage avait eu lieu à la même époque dans les « boves« . Les boves sont les souterrains d’Arras laissés par l’exploitation de la craie, dès le Moyen Âge. Dans ces caves, j’avais testé la mise en scène d’une « créature » attablée devant une coupe remplie d’hémoglobine, à la lueur de plusieurs cierges.
Mais le temps a passé, le recul est venu, j’ai demandé l’avis d’autres artistes, et cette scène finale du clip ne m’apparaissait plus convaincante.
Entretemps, du mois d’octobre 2019 à août 2020, le mixage de l’album m’accaparait beaucoup. Les rushes ont dormi sur mon disque dur.
Le travail technique sur l’album touchant à sa fin, je me suis remis à travailler le clip des « Mutations ». Fallait-il vraiment voir à l’écran le « loup-garou » ? Une image explicite n’allait-elle pas « tuer » les paroles de la chanson et limiter son interprétation ? Quelle autre fin pourrais-je inventer ?
Dans ces cas-là, et comme pour mes autres clips en cours de productions, je me suis armé de mes crayons et j’ai dessiné l’image emblématique de chaque rush. C’est comme ça que je procède pour m’imprégner de l’histoire et des images.
Il me reste à présent à dessiner les scènes manquantes, celles qui détermineront le final des « Mutations ». C’est une chanson cardinale de mon projet. Elle parle de la violence, de son cheminement jusqu’à l’expression, de ses origines refoulées.
Il est important que chacun puisse voir dans ce clip ce qu’il a envie d’y voir : un thriller, une analyse, une expression engagée, etc. Vous me direz !